LA SORTIE DU NUCLEAIRE
En France
De la dépendance au nucléaire à l’indépendance énergétique
Aujourd’hui, en France, la liste des réacteurs compte 58 réacteurs en activités répartis sur 19 sites, neuf sont en cours de démantèlement. Il se trouve en effet que la France a une part importante, si certains parlent de surproduction et d’énergie dangereuse, en évoquant notamment les accidents nucléaires, d’autres pensent que le nucléaire est une source d’énergie fiable et bénéfique pour la société d’aujourd’hui. Ainsi, la question qui se pose ici est:
Doit-on penser à une sortie du nucléaire?
À l'issue du conseil des ministres du mardi 7 novembre 2017, Nicolas Hulot a admis qu'il serait «difficile» de tenir l'objectif de réduction de la part de l'électricité émanant du nucléaire de 75% à 50% en France, à l'horizon 2025. Cet objectif se voit reporté à 2035. Un objectif jugé ambitieux par beaucoup de monde, fixé en premier lieu par l’ancienne ministre de l’écologie, Ségolène Royal, il est soutenu par la loi de la transition énergétique stipulant le fait que la part énergétique du nucléaire en France d’environ 75% devra baisser à 50% à l’horizon 2025. Cela engage en d’autres termes, à non seulement la fermeture mais aussi le démantèlement de nombreuses centrales.
Pour Ségolène Royal, la réponse était simple: « La France ne sortira pas du nucléaire ». Cette dernière souhaite en revanche que l’on réduise sa part énergétique en développant davantage les énergies renouvelables. Selon elle la sortie du nucléaire ne sera que « terrible » pour les français. Elle pense notamment aux pénuries d’électricité, le plus gros risque lié à une insuffisance de production d’électricité. Effectivement par rapport aux autres énergies, aux jours d'aujourd’hui le nucléaire est l’énergie centrale de notre société.
Bruno Comby, ingénieur en génie nucléaire de l’Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancés de Paris (AEPN), rejoint l’idée de Ségolène Royal sur le nucléaire: selon lui l’énergie nucléaire est une énergie fiable et inépuisable. Cependant, nous savons que l’énergie nucléaire est issue de combustible nucléaire, c’est généralement de l’uranium que l’on utilise dans les centrales. Donc, tout comme le pétrole, cette énergie est limitée. D’autre part, il justifie le fait que le nucléaire soit davantage fiable par rapport aux énergies renouvelables jugées intermittentes c’est à dire que ce sont des ressources irrégulières. Effectivement, il se trouve que le problème des énergies renouvelables est principalement lié au stockage. Par exemple, l’éolienne dépend de la vitesse du vent, donc du lieu où elle est placée. Un problème qui ne se pose pas pour le nucléaire.
Les différentes énergies dans la production
électrique française
Source: La Tribune
Si Bruno Comby et Ségolène Royal soutiennent l’idée que l’énergie nucléaire est une énergie fiable et que la France a besoin du nucléaire, ce n’est pas le cas de Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l’environnement, qui pense que nous sommes dans une situation de surproduction par la construction d’un trop grand nombre de réacteurs. Selon elle, cette surproduction induit une baisse du coût d'électricité ce qui amène à une hausse de la demande.
De plus, elle rappelle l’engagement que la France a pris envers l’énergie nucléaire - la loi de la transition énergétique. Sachant que la France a pris un tel engagement, Corinne Lepage nous invite à remettre en question le fait que l’état continue d’investir dans le nucléaire même après une telle promesse. En effet, on en compte huit des réacteurs nucléaires de recherche en service aujourd’hui.
Ainsi, l’énergie nucléaire a permis à la France de développer une puissante filière énergétique qui assure l’indépendance énergétique de la France. Mais cette indépendance énergétique n'est pas si bénéfique que ça puisqu'elle fait de ce pays, un pays finalement dépendant au 3/4 de cette énergie.