LA SORTIE DU NUCLEAIRE
En France
LES FAILLES DE SÉCURITÉ
Des organisations de la société civile, dont Greenpeace, alertent depuis plusieurs années sur les risques liés à la sécurité nucléaire dans les centrales françaises. Selon eux, les sites nucléaires sont vulnérables à des attentats de type "11 Septembre" et à des attaques informatiques. Il semble qu'il soient très mal protégés: de simples activistes non-violents parviennent à s'y introduire.
Le 28 novembre 2017 plusieurs militants de l’association écologiste Greenpeace ont réussi à pénétrer à l'intérieur de l’enceinte de la centrale nucléaire d’Ardèche. Sur place, ils ont allumé un feu d’artifice pour dénoncer le manque de sécurité.
Cette action menée par Greenpeace a pour but de pointer les failles de sécurité de certaines installations telles que les piscines d’entreposage du combustible usé, des bâtiments avec une faible résistance et qui contiennent le plus de radioactivité dans une centrale nucléaire.
Ainsi, en cas d’attaque, les piscines représentent une grande vulnérabilité qui pourrait être exploitée par les terroristes. Greenpeace souligne l’accessibilité aux centrales et le manque des mesures de sécurité.
En revanche, EDF soutient le fait que l’action de l’ONG n’a eu aucun impact sur la sûreté des centrales et que les intrus ont été arrêtés avant qu’ils puissent causer des dommages. Ils affirment que l’intrusion a été détectée immédiatement par les équipes de sécurité et ils garantissent l’efficacité du système de sécurité.
Tous les pays nucléarisés ont dû refaire des calculs de probabilité d’accident et de sécurité des réacteurs après l’attentat du 11 septembre en Amérique. Mais les résultats de ces calculs ont été tenus secrets et la sécurité des réacteurs n’a pas été renforcé. Ce silence justifié pour garantir la sécurité des réacteurs permet aussi aux industriels de rassurer la population. Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire EDF nous assure que les risques ont été pris en compte. Les épaisseurs de béton armé sont extrêmement importantes sur les parties les plus sensibles des centrales et, même avec l’évolution de l’industrie aéronautique (les avions ont des tailles plus grandes), il garantie que les structures sont très résistantes et qu’en aucun cas une éventuelle chute d’avion sur une centrale pourrait conduire à un accident grave.
En plus, le cyberterrorisme est une réalité de plus en plus dangereuse. Dans la guerre informatique qui se déroule en ce moment même, serait-il possible que les sites nucléaires soient ciblés ?
En réalité, une attaque cyber au niveau d’une centrale peut s’exercer en essayant de prendre le contrôle des postes de commande ou des machines à l’intérieur du site. D’après Alain Juillet, directeur du renseignement de 2002 à 2003 au sein de la DGSE, le risque le plus important est une attaque cyber car même si on le connait bien, on n’a pas encore terminé de mettre en place des barrières dans ce nouveau domaine.
Le système de défense contre les cyberattaques est fondé sur l’isolation informatique : le système qui contrôle les réacteurs est un circuit ferme, sans connections internet ou connections aux autres réseaux. Ce système appelé Air-Gap est censé être infranchissable. Mais, avec la rapide évolution technologique, ce système pourrait être saboté. Par exemple, un drone peut servir à intercepter les communications émises par les ordinateurs ou les systèmes de commande.
Pourtant, la menace la plus imparable reste celle qui vient de l’intérieur. Chaque employé représente une faille potentielle du système de sécurité. Le 5 aout 2014 une centrale du Belgique a été victime d’un acte de sabotage qui a conduit à l’arrêt d’un réacteur pendant plusieurs mois.
Ainsi, les centrales nucléaires semblent être des cibles potentielles d'attaques de nature différentes. Les états et l’industrie du nucléaire sont et seront-ils capables de garantir notre sécurité si une sortie du nucléaire ne serait finalement pas envisagée?